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Déclic était aux Assises Parentalité & Prévention (Paris, les 6 et 7 mai 2010)

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Déclic était aux Assises Parentalité & Prévention (Paris, les 6 et 7 mai 2010) Empty Déclic était aux Assises Parentalité & Prévention (Paris, les 6 et 7 mai 2010)

Message  Admin Dim 30 Mai - 16:58

Assises Parentalité et Prévention – Paris - 6 & 7 mai 2010

Le déroulement :

La salle accueillait environ 700 congressistes, qui ont suivi assidûment toutes les présentations et les débats durant ces deux journées.

Manifestation de contestation dès l’ouverture, par un petit groupe de personnes favorables à la dépénalisation des drogues (des tracts sont jetés dans la salle, et des slogans fusent : « répression = contamination »). L’intervention immédiate de la ministre Nadine Morano, qui promet de recevoir les contestataires le jour même, met fin à l’agitation. Le groupe sort de la salle sous la réprobation générale des congressistes.

Le discours d’introduction d’Etienne Apaire (président de la MILDT) pointe les manquements des parents, que ces manquements soient volontaires, par ignorance, ou par abandon. La solution qu’il préconise est une aide aux parents, afin de leur permettre de restaurer leur autorité parentale. NB : Sans que ce soit dit, on garde une impression de culpabilisation des parents, précisément ce que nous nous efforçons de combattre par notre association Déclic Familles.

Ensuite, l’intervention de Nadine Morano (secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité auprès du ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique) est focalisée sur le changement du rôle des parents pendant les dernières décennies. Sont mises en causes les nouvelles technologies (TV, Internet, téléphone mobile, jeux vidéos…). Son allusion au « Cannabis, marchepied des drogues dures… » provoque un mouvement houleux dans la salle (« on revient 10 ans en arrière », etc.)

Suivent les présentations de nombreux intervenants talentueux, parmi lesquels on retiendra :

Philippe Jeammet (professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université Paris René Descartes, président du conseil scientifique des assises parentalité et prévention). Orateur remarquable.

« Le jeune doit réussir dans son développement, mais s’il n’y parvient pas il peut aussi choisir de réussir dans l’échec, ce qui est une manière de se faire reconnaître »

« on n’a pas à s’abîmer pour exister » (NB : à propos des drogues et des comportements à risque)

Françoise Dekeuwer-Defossez (professeur des universités à la faculté libre de droit de Lille, spécialiste du droit de la famille). Elle dit en particulier que les lois Jules Ferry sur la scolarité obligatoire sont en fait venues en conflit avec le principe de « puissance paternelle », et que les signes de ce conflit sont peut être encore détectables aujourd’hui. Une de ses phrases a recueilli l’approbation bruyante du public :

« Rendre les parents financièrement responsables (NB : en supprimant les allocations CAF) des comportements de leurs enfants est contre-productif ».



Dominique Youf (philosophe, directeur chargé de la recherche à l’école nationale de la protection judiciaire de la jeunesse). Il précise :

« le remplacement de la notion de "puissance paternelle", restée inchangée depuis Aristote jusque dans les années 1970, par celle "d’autorité parentale", dévolue à la mère aussi bien qu’au père ». Cette évolution serait une conséquence des aspirations égalitaires de la Révolution Française.

Alain Braconnier (psychiatre, psychanalyste, chef de service de la consultation pour adolescents du centre Philippe Paumelle à Paris)

Eirick Prairat (professeur en sciences de l’éducation à l’université Nancy 2).

Philippe Meirieu (professeur en sciences de l’éducation à l’université Lyon 2).

« quand on fait du jardinage, on a beau s’énerver devant les carottes, ça ne les fait pas pousser plus vite » (NB : pour illustrer le rôle pacificateur de la confrontation au concret)

« la segmentation des chaînes de TV abolit les sujets de débats » (NB : au sujet de l’irruption de la TNT et de la multiplication des écrans TV, qui suppriment la possibilité de choisir et regarder en commun un programme TV)

Xavier Pommereau (psychiatre, responsable du pôle aquitain de l’adolescent au centre Abadie du CHU de Bordeaux)

« Lâchez-nous ! Mais ne nous abandonnez pas ! » (NB à propos de la signification des comportements des jeunes en souffrance)

Marcel Rufo (professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, pédopsychiatre, chef de service de l’unité d’adolescents « Espace Arthur », Hôpitaux Sud à Marseille) : à animé la deuxième journée (c’était Etienne Apaire pour la première journée), avec force anecdotes sur les recettes de cuisine, les bus, les Marseillais, et les Corses.

Dans son discours de clôture, Etienne Apaire souhaite que ces Assises Parentalité et Prévention ne restent pas seulement un souvenir. Il voudrait que ces journées ne restent pas un évènement unique, et suggère la tenue d’assises régionales pour poursuivre la démarche et se rapprocher de l’action des organismes et associations de terrain.

Attention : les principales vidéos des interventions pendant ces journées sont disponibles
et téléchargeables sur le site de la MILDT:
http://www.drogues.gouv.fr/site-professionnel/actions-et-mesures/prevention-outils/actions-2008-2011/pour-les-parents-et-les-adultes/



Commentaires :

Malgré des présentations de qualité, effectuées par un aréopage de célébrités du monde médical ou politique, on pourra regretter les graves manquements suivants par rapport à nos attentes pour cette manifestation :

• Aucune représentation des associations de parents ou de lutte contre la toxicomanie parmi le panel d’intervenants. Le milieu médical et universitaire se taille ici la part du lion. Cette remarque a été faite en aparté par plusieurs membres de l’audience, et a été exprimée lors d’un débat par Jean-Michel Delile (directeur de l’association CEID). Ceci montre qu’un progrès considérable doit être accompli dans la reconnaissance des associations, en particulier auprès de la MILDT, mais aussi envers toutes les autres instances politiques et sociales ayant pouvoir de décision dans ce fléau social qu’est la toxicomanie. Il apparaît ici que seule une fédération des associations (peut-être par domaines d’activité) bénéficiera d’une écoute des instances dirigeantes, et pourra faire prendre en compte des problèmes que le secteur scientifique ou médical à négligé jusqu’ici. NB : voir aussi le site de l’association « Le Phare », qui a déjà mis en ligne des commentaires à ce sujet.
• Le rôle des associations dans la lutte contre la toxicomanie, ainsi que leurs moyens d’existence (subventions) ont été totalement passés sous silence pendant les débats.
• Les 6 « tables rondes » proposées étaient en général composées d’un animateur et de deux intervenants, devant l’ensemble des 700 congressistes. Elles n’avaient en fait de table ronde que le titre, et ont toutes été calquées sur le même modèle : deux exposés, avec un enchainement simple de la part de l’animateur, suivis de quelques questions du public. Pas de réel débat, pas de controverse, pas de présence sur la scène d’au moins un représentant des associations. L’animateur n’a quasiment pas eu à jouer le rôle de modérateur,
• Les questions pratiques concernant les relations familles-enfants (violence, soins, justice, incidence sur les fratries, …) ont été très peu abordées. En fait tout est resté à un niveau élevé d’abstraction ou de généralité. Un des congressistes, le professeur Besançon, est intervenu à diverses reprises pour évoquer des sujets très terre-à-terre, comme l’argent de poche, ou le traitement par l’apprentissage de la cuisine ou autres activités manuelles. Malheureusement, on garde l’impression qu’il a été traité comme une sorte de professeur Tournesol, et que le côté pratique de ses propositions agaçait même une partie de l’auditoire.

Malgré cela, on ne sort pas indemne de deux jours de discours sur des phénomènes de société aussi importants ou graves que la parentalité et la prévention des toxicomanies. En cela, cette manifestation a atteint son but de mettre en lumière ce qui pour l’essentiel reste honteux et caché encore aujourd’hui.

La volonté d’agir semble être là. Il faut absolument rester dans cette dynamique.

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Date d'inscription : 30/05/2010

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